Montée et descente de rivière en canoë

De nos jours, on ne pratique plus que la descente de rivière en Canoë.
On se prive ainsi d'un plaisir immense, celui de la montée.

Depuis la nuit des temps, les indiens et autre ont utilisés les rivières pour se déplacer dans les deux sens.
Les occidentaux décadents, partisans du moindre effort, en on fait un sport et ne pratiquent que la descente.

Hors la montée est un vrai sport.
Il faut utiliser tout un tas de techniques plus ou moins oubliée comme la cordelle, la perche ou le portage.
La montée est un vrai défi et fût le quotidien de nos ancêtres.

Il n'y avait pas de descentes sans montées et inversement.
Faire ainsi c'est donc renouer avec nos racines et avec le passé.

Je l'ai pratiqué 10 ans durant en Amazonie et maintenant ici au Canada.

Pourquoi dépenser une fortune en avion, en 4x4 pour se faire déposer en tête de rivière alors que l'on peut suivre les traces des indiens et coureurs de bois qui utilisaient les rivières, lacs, le portage de l'une à l'autre pour se déplacer ?

Il faut acquérir certaines techniques de franchissement des obstacles, le faire à la bonne saison.
Si cela vous intéresse, on peut ouvrir un débat sur le sujet.

Bonsoir max,

C'est sur qu'aujourd'hui les nécessité ne sont pas les mêmes, pour les indiens c'étais indispensable, il ne pouvaient compter que sur leurs pratiques et leurs connaissances.

Personnellement, je trouve génial de pouvoir me déplacer librement au gré de mes envies. Lorsque l'on monte un cours d'eau on va plus lentement et on voit bien plus de choses.
On chemine à un rythme naturel, on apprend à mieux lire l'eau, les courants et à mieux connaître les rivières. On cherche les passages, on explore, on passe à la cordelle, à la perche, on fait parfois du portage.
On a un point de vue sur la rivière différent. On a les rapides face à soi. On les affronte les yeux dans les yeux. On peut voir toute leur puissance et leur beauté, se mesurer à leur force.
Celui qui ne fait que de la descente passe vite et se prive de bien des plaisirs.

Sans compter que ainsi, on est autonome et surtout on est pas obligé de bosser pour payer le 4x4 ou l'avion pour aller en tête de rivière.

Tous les grands canoteurs que j'ai connu cheminaient ainsi de rivières en lac, passant d'un bassin versant à un autre et jouissaient de ce fait d'une totale liberté.

J'ai vu il y a peu de temps, un gars en canoë qui a franchi un rapide en le remontant par des petits «bistouris» Il a été plus vite que moi à pied par le chemin de portage.

Ensuite, il y a le plaisir de la descente. Les rapides qui demandèrent de gros efforts se passent tous seul. C'est bien moins drôle.

Imaginez ce que serait l'alpinisme si on ne pratiquait pas à la fois la montée et la descente. Il manquerait une part importante de la sortie. En canoë c'est pareil.

Il y a tellement de rivières, de lacs proches que l'on peut faire des circuits où l'on monte par une rivière et descend par une autre.

Les explorateurs partaient de la côte et s'enfonçaient dans l'intérieur en remontant les rivières.
J'ai suivi les traces de certains et ça a été géant.

Ici, souvent, des gens repartent sur les traces des explorateurs, des coureurs de bois.
Ils remontent les rivières, retrouvent les chemins de portage et tiennent vivante ces «chemins qui marchent».
On trouve sur youtube des vidéos d'expéditions faites ainsi.

un exemple :



L'année prochaine je me fait une grosse expé de 450 km en kayak d'expédition
puis dans trois ans, plusieurs milliers de km jusqu'aux Rocheuses.

Passage de saut à la cordelle :

Lorsque le courant est trop violent, si la topographie du lieu le permet, on passe le saut à la cordelle
Le principe est simple, on tire le canot avec une corde en le guidant dans le courant où à partir de la berge ou en étant dans l'eau. Parfois il faut le vider pour l'alléger.


Montée de mon kayak d'expédition lourdement chargé dans un bistouri à la cordelle.





Le tiré-poussé :

On est dans l'eau et on tire, on pousse le bateau pour passer des courants trop forts pour être passés à la pagaie.

Génial, merci Max pour les explications et les photos

Bon courage pour tes prochains trips !!

Je vais rajouter des textes et photos des que j'ai le temps.
Entre les sorties, BBQ et tout, je suis un peu débordé.

Autre manière de remonter les rivières :

La perche.

Appelée Takari en Guyane, c'est une perche de bois qui était utilisée pour faire avancer le bateau en s'appuyant sur le fond avant l'invention du moteur. J'ai connu des Indiens, des Saramacas qui déplaçaient ainsi de lourdes pirogues. Ils utilisaient la pagaie en eau calme et profonde et la perche partout où c'était possible et pour franchir des rapides. Maintenant, les piroguiers l'utilisent toujours pour parer les obstacles, changer de direction.

Dans le marais poitevin, on utilise aussi une perche de saule pour déplacer les barques à fond plat. On la nomme pigouille.

Pour franchir des zones marécageuses, à forte végétation aquatique, du marais et pour ceux qui ont le coup de main, un petit rapide, la perche est indispensable. J'aime en avoir une au fond du canoë.