Voilà que ça me reprend, les couteaux me démangent alors je pars dans les bois pour voir ce que je peux récolter et ces quelques bouts de hêtre qui me sautent dans les bras (ou presque).
Un ami m'a suggéré la réalisation d'une cuillère/cheval. Alors je me met à rêver de cheval, d'abord c'est un shire que veux que je le prenne pour modèle, ensuite, tour à tour, c'est le falabella, l'akal téké, le barbe et le boulonnais qui veulent m'inspirer.
STOP
C'est comme ça, je vais aller voir leur ancêtre commun et je tombe sur les Hyracotherium, et franchement, c'est pas possible, alors, pour éviter d'avoir encore des réveils en sursaut, ce sera une évocation d'équidé
D'abord, c'est un éclat de bois que je commence à travailler doucement :
Je continue toujours aussi doucement en faisant toujours attention de ne pas mettre de viande en face de la lame :
La cuillère est faite, plus exactement, une ébauche (à ne pas confondre avec débauche) avancée est réalisée.
C'est le morceau de bravoure, alors je sors l'arme fatale, celle qui trahit les mauvais dessinateurs (je le sais, elle n’arrête pas de me désigner à la cantonade), j'ai nommé le crayon et je m'en sers pour dessiner grossièrement les traits de l'équidé :
C'est parti, le mora 1960, mon croche et mon tout premier kiridashi (un opinel que j'avais retaillé et très mal retrempé, mais j'ai remédié à ce soucis grâce aux conseils de couteliers) entrent en action pour permettre au bois lisse de se démarquer de la masse informe.
Après des durs mois de labeur (peut-être un peu moins quand même), j'arrive à ça :
Et maintenant dans la main, car j'ai gardé à l'esprit qu'elle devait être utilisable :
J'espère que cette histoire vous a plu, et qu'elle vous inspirera pour que vous écriviez les vôtres
Serge