Un projet un peu particulier car c'est la première fois hormis pour les étuis de couteaux que je réalise une pièce pour moi même, en général je me garde les prototypes ou modèle qui comporte des défauts.
Les dimensions sont généreuses, 40cm sur 25 pour 10 d'épaisseur. Sangle réglable, un mètre cinquante au maximum, 50mm au plus large et 38mm au plus fin. Entièrement en collet végétal teinté mustang de 4mm (hormis le soufflet des poches). Une grande poche principale de huit centimètres de d'épaisseur et deux poches sur le devant, la grande au format A5 (20x15cm) et l'autre de 15x7cm toute deux font 2cm d'épaisseur. Une autre pochette est prévue qui viendra se fixer sur la sangle d'épaule (à l'emplacement visible sur la dernière photo).
Les coutures principales et les coutures esthétiques ont été réalisée avec un point un peu spécial je sais pas si ça porte un nom précis avec un large espacement entre les points, 8mm, pour gagner du temps et de la longueur de fil. Le principe est simple: au lieu de coudre point par point on avance de deux points puis on recule d'un à chaque fois (avec une seule aiguille pour le coup), le défaut c'est que ça utilise bcp de fil (autant qu'un point sellier). J'avais déjà utilisé cette technique sur des blagues à tabac de ma première série. La poche de devant est rivetée coté intérieur et cousue au lacet latigo noir sur l'extérieur, les attaches de la sangle sont cousues au point sellier. Fermeture aimantée pour le rabat.
Le motif sur le rabat est cousu au point sellier. C'est une pièce que j'avais réalisé il y a plus d'un an, un de mes tout premier repoussage qui ressemble à un dragon mais est en fait un phénix issu d'un dessin que j'avais aussi réalisé à cette période. Dès sa réalisation j'avais pensé à le mettre sur un sac. Petit secret de fabrication: pour la finition des repoussages on utilise généralement un produit qu'on appelle "antique finish" très difficile à se procurer, voir impossible (si vous avez une adresse je suis preneur), que ce soit France ou chez les fournisseurs anglosaxons. Il sert à foncer les creux pour donner plus de relief. J'ai longtemps cherché une astuce pour avoir un rendu semblable. Je dois la solution ou plutôt l'inspiration de celle-ci à un ami, Corbak. Il avait réalisé un étui à couteau sur le quel il avait fait des ombrage pour souligné le moulage avec du cirage marron. J'ai appliqué la même méthode sur ce repoussage en étalant un épaisse couche sur tout le modèle et j'ai enlevé l'excédant avec un chiffon pour laisser une épaisse couche dans les creux que j'ai laissé sécher lentement. Le résultat est très réussi ça a seulement le désaventage d'accentuer les défaut. Vous pouvez comparer l' "avant / après" sur le montage que j'ai mis avec les photos du sac.
Comme pour le précédent sac voici quelques infos techniques afin que vous ayez une idée de l'ampleur du travail sur une pièce de cette taille. Evidement si j'avais diminuer les dimensions le temps de travail aurait été largement diminué (notamment sur les coutures qui représente 1/3 du temps total).
Total général: Cinquante heures de travail pour la réalisation, à cela il faut ajouter le temps d'étude, conception et fabrication des patrons du corps du sac (les autres ont été fait pendant la réalisation). Près de cent euros de fournitures entre le cuir environ 0,8 mètre carré au total, la bagagerie (boucles et autres) et enfin les divers rivets, lacets et fil de lin.
Coutures: trois mètres de coutures pour vingt mètres de fil de lin poissé cinq brins, douze heures au total rien que sur le corps du sac et la couture esthétique du rabat (en comptant le marquage des points, le perçage et la couture).
Repoussage: Quinze heures de travail sans compter les finitions
Place aux photos