Comme je l'avais promis, je vous montre comment je m'y prend sans couteau croche.
Tout d'abord, une précision, les anciens creusaient les cuillères en bois avec une gouge ou une herminette et ça peut être utile de le savoir.
Si on a pas de croche (ce fut mon cas jusqu'en avril 2012), il y a quand même moyen de manger ses petits poids avec la jolie cuillère que nous allons tailler.
Je vous présente les protagonistes,
mon couteau maison et une chute de chêne. Tout d'abord, je dresse grossièrement la place de la cuillère pour l'y tracer (la forme de la cuillère) et je me sers ici d'un crayon mais un bout de charbon de bois fait aussi bien l'affaire.
Je fais sauter les arrêtes car elles sont blessantes et peuvent devenir plus que gênantes par la suite, et sur la deuxième photo, j'attaque la mise en forme extérieure, cela reste très grossier et approximatif (il n'y a que le contour qui est ainsi taillé).
Je creuse avec le couteau en me servant de toutes les positions qu'il peut offrir, aussi bien avec la pointe si j'estime que c'est nécessaire qu'avec les courbes du taillant.
Je creuse encore et encore, et je met en forme de dessous de la cuillère en même temps, ça me permet de savoir quelle épaisseur de bois il me reste à enlever.
Evidemment, pour finir proprement ou presque, il faut trouver autre chose alors je me sers de mon couteau comme d'un racloir d'ébéniste, et j'affine doucement le travail. Ce que je fini d'un coté, je le fais aussi de l'autre : Le creux et le dessous se font en même temps.
De dos et de face, la cuillère est faite et il ne reste plus que des finitions à réaliser si on lui fait un joli manche mais si c'est pour s'en servir immédiatement, quelques coups de couteau pour faire un manche rapide et bon appétit.
A titre indicatif, il m'a fallut 1/4 d'heure pour faire cette cuillère tout en faisant prendre les photo mais il faut dire que ce n'est pas ma première.
J'espère être clair, mais il est évident que je répondrais (dans la mesure ou je pourrais) à toute demande de précision, alors n'hésitez pas, c'est ça aussi le partage.
Serge